On apprend très tardivement par nos médias mainstream début novembre que la venue et la vie des migrants à Calais ne seraient pas aussi spontanées qu’on voulait bien nous le faire croire. Et qu’en coulisses un réseau de militants No Border serait à l’œuvre pour organiser les déplacements des « réfugiés » et décider du niveau de violence à l’encontre des forces de police.
L’investigation n’ira pas plus loin, remplacée le 13 novembre par une nouvelle urgence médiatique. Rappelons que l’organisation No Border à l’image des collectifs antifascistes européens est une association « de fait » donc non déclarée. Malgré cette absence de statuts officiels et donc l’anonymat complet de ses responsables vis-à-vis des autorités préfectorales, les groupes No Border bénéficient, comme nous allons le voir, du soutien des plus hautes institutions européennes.
Au cœur de la doctrine No Border, une vision immigrationniste ultra-radicale : l’abolition pure et simple des frontières. Le gros des troupes se compose de jeunes anarchistes et antifascistes, nomades le plus souvent et en rupture familiale, dont le recrutement par d’anciens gauchistes mériterait un article et une enquête à lui tout seul.
Le réseau No Border organise depuis une grosse dizaine d’années les No Border Camps (campements sans frontières). Au départ symboliques (Strasbourg en 2002, Bruxelles en 2010, Stockholm en 2012), ces campements s’étalaient en général sur une dizaine de jours durant l’été et permettaient aux organisateurs d’afficher avec arrogance leurs velléités en matière de dérégulation des flux migratoires. Au-delà de l’opération de communication, il s’agissait aussi de faire le compte des troupes militantes qui se retrouvaient à l’occasion de ces grand-messes libertaires. À l’époque, les campements No Border bénéficient d’un traitement encore candide et discret de la part des médias. À l’exception des sites antifascistes « autonomes » Indymedia, c’est le site institutionnel européen Unitedagainstracism.org qui faisait le gros du travail de promotion (et surtout d’organisation logistique).
« Ce sont des gens qui sont venus les pousser à l’altercation... Ils les poussaient, ils les poussaient » (ERTV dans la « jungle » de Calais)
En juin 2009, à l’occasion du No Border Camp Calais, l’organisation s’installe durablement dans une ville par l’intermédiaire d’une entité locale créée pour l’occasion : la CMS (Calais Migrant Solidarity). Cette association recrute et encadre depuis les militants No Border sur place. Le sponsoring de la CMS par l’organisation européenne United against racism et la Unity Bank (domiciliée dans l’État « paradis fiscal » américain du New Jersey) en dit plus sur les accointances mondialistes du réseau No Border. United against racism affiche sans complexe son soutien au CMS et à nombre d’associations antifascistes (dont le très suspect Collectif Antifasciste Paris Banlieue de Clément Méric). À noter que le site antifasciste francilien officiel La Horde (ça ne s’invente pas !) fait d’ailleurs la publicité de United. En 2008 pourtant, des militants anarchistes sincères, dissidents de la CNT (Confédération Nationale du Travail), s’étaient émus des connections inquiétantes entre le site d’information antifasciste français REFLEXes et le réseau United. Car au contraire des nombreuses associations antifascistes qu’elle promeut, United n’a jamais caché ses sponsors : européistes et mondialistes.
Des sponsors, très nombreux, qui méritent d’être étudiés en détail :
« Since 1992 financial support was received from various sponsors such as : European Commission(General Budget/Socrates/Grundtvig/Youth in Action/Erasmus+/DG Employment Social Affairs/TACIS IBPP), Council of Europe (European Youth Foundation/European Youth Centres),OSCE-ODIHR, Heinrich-Böll-Stiftung, World Council of Churches, Olof Palmes MinnesFond, Cultural Council Sweden, Ministry of Education Slovenia, Green Group-, Socialist Group-, and GUE/NGL Group in the European Parliament, European Cultural Foundation, Stiftung West-Östliche Begegnung, Aktionsbündnis Gegen Gewalt, Rechtextremismus und Fremdenfeindlichkeit Brandenburg, Home Office UK, Ministry of Interior-BZK NL, Federal Department of Foreign Affairs CH, the Matra Programme of the Netherlands Ministry of Foreign Affairs, Instituto Português da Juventude, National Integration Office Sweden, Service Nationale de la Jeunesse Luxembourg, LNU – Norwegian Youth Council, Europees Platform Grundtvig, Friedrich Ebert Stiftung, Federal Social Insurance Office (Dep. for Youth Affairs) CH, Swiss Coordination Office of Youth for Europe, Federal Service for Combating Racism (Fund for Projects Against Racism) CH, Migros Kulturprozent CH, Comunidad de Madrid, Ministry of Youth and Sport of Azerbaijan, The Swedish National Board of Youth Affairs, Rothschild Foundation, Local Municipality of Budapest, Youth Board of Cyprus, Jewish Humanitarian Fund, Foundation Remembrance Responsibility and Future, Minority Rights Group Europe, OSCE – Mission to Skopje, Finnish Ministry of Education and Culture, Provincie Noord-Brabant, Open Society Foundations, Children and Youth Development Fund Georgia, Final Frontiers Internet, Dijkman Print and others.
This website has been funded with support of the Council of Europe (European Youth Foundation), the Erasmus+ Programme of the European Union and the Open Society Foundations. »
Traduction du dernier paragraphe : ce site Internet a été soutenu par le Conseil de l’Europe (La Fondation européenne de la jeunesse), le programme Erasmus de l’Union européenne, et les fondations de l’Open Society (Société Ouverte, on peut imaginer à quoi).
Pour résumer, une myriade d’associations européistes tournées vers la jeunesse (le mot youth apparaît pas moins de 11 fois dans le descriptif des sponsors ci-dessus) avec en tête de proue le programme d’échange européen d’étudiants Erasmus : une parenté essentielle pour le recrutement des militants antifascistes d’une manière générale et No Border en particulier.
Les très financières et communautaires Rothschild Foundation (qu’on ne présente plus), Open Society de George Soros ainsi que la très protestante World Council of Churches nous rappellent que le combat de United est tourné exclusivement vers les minorités et les mémoires qui vont avec. La dernière campagne de United en novembre sur Twitter s’intitulait d’ailleurs « Didn’t we say NEVER AGAIN ? » (« N’a-t-on pas dit plus jamais ça ? »).
Mais les plus intrigants de ces supporteurs restent sans nul doute les ministères de l’Intérieur du Royaume-Uni et des Pays-Bas : et on comprend mieux pourquoi la pilule fut dure à avaler pour les derniers militants intelligents de la CNT. Car parmi les plus de 5000 associations européennes du réseau United, nombreuses sont celles qui se revendiquent de la clandestinité et de l’action violente (le CMS No Border l’a démontré à Calais en créant des émeutes « sur commande » et nous ne ferons pas l’insulte au lecteur de lui faire l’historique des actions coercitives dont le réseau antifasciste français a le secret). Un vrai casse-tête (au figuré bien sûr) pour un militant d’extrême gauche honnête.
Le gouvernement français se sert très opportunément et très régulièrement du « phénomène » No Border en particulier et plus généralement antifasciste ou écologiste ultra (Notre Dame des Landes, COP21, Clément Méric) pour fuir ses responsabilités …. et détourner l’attention de l’opinion publique des vrais problèmes (immigration, délinquance, chômage, Union européenne, TAFTA, OTAN ...). Bref, les No Borders semblent incarner à merveille une minorité (de plus) dont le système pourra continuer à jouir à l’infini.